Le temps du confinement est multiple :
*le temps calendaire : plus d’un mois déjà que notre respiration est suspendue à un ministricule si petit qu’il passe à travers les masques les plus supportables, si petit qu’il a besoin d’un hôte pour se transporter et se reproduire, si petit que notre civilisation mondialisée ne saurait plier les genoux devant lui
*le temps juridique de faire une promenade ou ses courses : c’est court une heure de sortie et c’est tellement plus que les 20 à 30 minutes des détenus dans les prisons honteuses de la République. C’est tellement plus que nos parents en maison de retraite qui ne voient des humains que pendant une demi-heure par jour, reclus dans leur chambre comme dans leur monde parfois
*le vrai temps, celui des saisons qui passent se moquant bien de nos problèmes d’humains : même les chênes du Morvan au loin sont passés à un timide vert, les fleuraisons se succèdent, déjà les lilas et les fruitiers à pépin prennent la relève des fruitiers à noyaux fanés
* sans parler du temps qu’il fait, le pluie étant elle-aussi confinée depuis 5 semaines, oubliant d’abreuver nos sols et nos rivières. Qu’aurons nous à manger cet été ? Cette météo nous rappelle que la crise que nous vivons est aussi une crise écologique.