L’arrière-grand-mère Voisenat est la petite fille d’un manœuvrier, Ligeron, qui avait épousé au début du XIXe siècle la fille du meunier du Moulin Blanc installé sur la Romanée, à Rouvray.
Son fils, le père de l’arrière-grand-mère est devenu à son tour meunier au Moulin rouge, toujours sur la Romanée. Il a dû acheter à 500 mètres de son moulin une terre « le champ du Poirier au loup », héritage de la Grand-mère Voisenat. La localisation de ce lieu est visible sur la table de « la salle aux secrets », puisque le lieu est toujours mentionné sur les cartes au 25 000éme.
Ayant découvert dans les archives familiales l’acte de liquidation d’héritage mentionnant ce nom, la cuistote s’était promise de créer un lieu portant ce joli nom de « Poirier au loup »..
Mais en vous donnant ces explications généalogiques, la gérante botte en touche : pourquoi un poirier au loup ? C’est sans doute un vieux nom de lieu qui date de la guerre de Cent ans à l’époque où les loups proliféraient à cause des ravages de la guerre et du recul des cultures.
Comme l’explique fort bien l’article en référence, les animaux qui rentraient dans les églises étaient tués, pendus, et les loups, bête féminine et donc bête du diable, pouvaient même être suppliciés avant, d’où les microtoponymes de châtaignier aux loups, le chêne au loup, l’orme au loup, et bien-sur de poirier au loup.
Finalement le champ du Poirier au loup est un « bois de la justice » pour loup.
Reste qu’à Rouvray il y a deux lieux-dits « poirier au loup », preuve de la présence massive du loup dans les campagnes... La cuistote pense que celui de la grand-mère est celui à côté du moulin, dans le Champ du poirier au loup, et a eu le plaisir de recevoir à sa table la descendante de la propriétaire de l’autre poirier au loup, à côté d’un petit bois toujours dans la famille de celle-ci : Martine !
Il convient aussi de préciser qu’une vieille variété de poire morvandelle s’appelle : « la poire loup ». D’ici quelques années vous pourrez la déguster cuite en provenance de la cour du « poirier au loup » :-))
Enfin, il y a sans-doute autant de légendes autour des arbres au loup que de loups... Ainsi, non loin d’Avallon, à côté de Bazoche, existe une petite chapelle sur le mont Sabot [1], et dans celle-ci,un vitrail qui illustre la légende ! C’est le seul endroit au monde où « ç’aitât pas les loups qu’peurnains les bigues, c’aitât les bigues que peurnains les loups. »